4ème État de l’Eau emprunte son nom à une découverte scientifique : l’existence d’un quatrième état de l’eau — un état cristallin liquide, présent à l’interface entre l’eau et le vivant. Pour l’artiste Charlotte Qin — née en Chine, de nationalité canadienne, aujourd’hui installée à Genève — cet état devient langage, métaphore, mémoire.
Issue d’une formation scientifique et d’une pratique ancrée dans le corps, Charlotte aborde l’eau non seulement comme un élément, mais comme une force féminine — celle qui donne naissance, qui enveloppe, qui dissout, qui porte et qui se souvient. Son travail explore un voyage intime, depuis les eaux du corps jusqu’aux grandes circulations planétaires des rivières, des pluies, des marées. L’eau devient ici matière d’intimité — tendre, sensuelle, sacrée.
Nourrie des écrits de Luce Irigaray et d’Astrida Neimanis, et traversée par son projet artiviste Meeting of Waters, la pratique de Charlotte déploie un imaginaire hydroféministe — un monde où les corps et les paysages se mêlent, perméables, sans frontières fixes.
Cette exposition marque un nouveau chapitre dans son œuvre : un passage de l’encre de Chine et de l’acrylique aux pigments minéraux et à la peinture à l’huile — du geste fluide à la matière terrestre. En son cœur, une série de peintures issues de rêves — des visions reçues en sommeil, transcrites sur toile — dessine une cartographie mythique des eaux intérieures qui ont donné naissance à Meeting of Waters. Ici, les rêves, la mémoire, le corps et la planète s’écoulent dans un même courant.
4th State of Water
4th State of Water takes its name from a scientific discovery — the existence of a fourth phase of water, a liquid crystal state found at the boundary between water and life. For artist Charlotte Qin — Chinese-born, Canadian, and now based in Geneva — this state is more than physical: it becomes language, metaphor, and memory.
With a background in physics and a practice rooted in the body, Charlotte approaches water not just as an element but as a feminine force — one that births, dissolves, carries, and remembers. Her work traces a journey from the internal waters of the womb to the planetary flows of rivers, rains, and tides. Water, here, becomes a vessel of intimacy — tender, erotic, divine.
Drawing from the writings of Luce Irigaray and Astrida Neimanis, and shaped by her own artivist project Meeting of Waters, Charlotte’s practice evokes a hydrofeminist world — where bodies and landscapes flow through each other, endlessly porous.
This exhibition marks a new chapter in her work: a movement from Chinese ink and acrylic to mineral pigments and oil — from fluid gesture to earthly matter. At its heart is a series of dream-paintings — visions received in sleep and transcribed onto canvas — forming a mythic cartography of the inner waters that led to Meeting of Waters. Here, dreams, memory, body, and planet dissolve into the same current.